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Oubli Potentiel

par Mout

publié dans Essai

C'est amusant à quel point ma propre course au progrès de moi et ma propre fuite de l'échec m'a perdu. J'avançais, un but précis en tête mais rien de précis autour de moi, du flou, des ombres. J'avais oublié à quel point je pouvais être humain, faible, je ne savais qu'une seule chose. Que je courais toujours devant moi, sans me retourner. Le passé n'a rien à voir avec tout cela, ce n'est que le fruit de la réalisation de mon être. Être ce qui m'a débecté, ce que j'ai pu haïr, ce qui me dégoutais, ce que mon cynisme prenait en compte pour mal juger autrui. Voilà ce qui est semblable à la destruction de ce que je suis.

Ma propre course lancée, je ne peux faire marche arrière. Cette volonté d'avancer provient de cette trappe qui se referme à chaque fois derrière moi, je ne peux qu'avancer. Comment prendre sa propre réussite comme quelque chose d'agréable si celle-ci nous enferme? Je suis persuadé d'être prêt à mourir, d'être prêt à tout quitter pour achever ce que j'ai commencé, malgré la douleur, la peine et tout ce qui pourrait suivre. Je dois achever ce que j'ai commencé.

Cette ascension personnelle n'est possible qu'avec beaucoup de courage, le courage de regarder sa propre mort en face, de la contempler et de considérer ce cas comme simplement un échec et non une finalité. Il n'y a pas de seconde chance tant que l'on ne s'est pas soi-même prouvé.

Cet idéal autant élitiste qu'informel n'est pas logique ou rationnel dans le monde où nous évoluons. Il m'arrive plus d'une fois de me poser un moment et de réfléchir au pourquoi de cette pensée, de cette volonté. Et je ne trouve jamais la réponse. La seule qui me vient n'est qu'une réponse charnelle, une réponse simpliste pouvant expliquer les mots de tout homme. Nostalgie et autres émotions considérées "mauvaises" sont à la base des maux de tout homme? Aucunement, ce n'est qu'une simplification d'un mensonge éhonté depuis trop longtemps.

Il y a en effet plusieurs personnes. Certaines oublient leurs problèmes et d'autres les affrontent et se les remémorent jusqu'à les résoudre. Ces derniers sont fort, doués d'une compréhension du monde et se distingue par leur compétence à agir en conséquence. Je ne pourrais me plaquer qu'au centre de ces deux extrêmes, comme un peu tout le monde dirait-on mais seulement, je me trouve trop près du deuxième cas. Je fuis mon problème en courant chercher la réponse mais je suis incapable de la trouver.

Cette façon de faire produirait un vide, un manque d'une chose. Quelle semble-t-elle? Penser anormalement est bien triste. On est incapable de se conformer malgré notre souhait, marginal, nous devrions rester seul car c'est la façon dont nous pouvons seulement vivre. Alors le résultat de toute cette chose, de ces actes découpant notre vie? Nous avançons comme un travailleur de force creuserait son trou. On souhaite toujours aller plus loin mais on ne peut remonter seul. Et qui sera là pour nous remonter? Les personnes que j'aurais abandonné? Ces doutes persistants coûteraient plus qu'ils n'apportent en réflexion. Ils coûtent la chose la plus importante au monde.

La distinction de soi.

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